La loi sur la propriété a évolué récemmment (février 2023). On attend encore les décrets d'application (avril 2024) La loi de février 2023 interdit l’engrillagement des forêts, « l’affouragement » et « l’agrainage » permet aux animaux sauvages une meilleures circulation. Elle a son utilité à priori sur les grands domaines comme ceux de la Sologne où se pratiquait la chasse en enclos. Cette libre circulation des animaux reçoit l’approbation des chasseurs, elle est cependant assortie d’une disposition qui limite la libre circulation des promeneurs. Le respect de la propriété privée qui entraine une contravention de quatrième classe (135€ d’amende). Cela change beaucoup de chose. Jusqu’alors un promeneur ne pouvait pas être poursuivi sauf s’il causait des dégradations (poursuite pénale) ou se promenait en dehors des sentiers forestiers (article R163-6 du Code forestier).
Dans une tribune du Monde écrite par Lisa Belluco Députée [EELV] de la Vienne et Gaspard Koenig écrivain: les auteurs regrettent qu' "En privant le citoyen du plaisir de cheminer à travers son territoire, c’est l’être humain qui se retrouve engrillagé".
Au fil du temps, de nombreux passages historiques ont été fermés par leurs propriétaires. En premier lieu, citons le franchissement de l'Evre au niveau du Moulin du Pont entre la Chapelle du Genet et Beaupréau, un lieu de passage estival agréable reliant les deux villes. De même, le franchissement de l'Evre au niveau du moulin de Beaussoreil est devenu une impasse pour les coureurs et les vététistes sur le trajet entre Beaupréau et la Chapelle, la passerelle correspondante ayant été fermée. Des sentiers ont été privatisés en période de chasse sur la commune de Gesté, ainsi que des chemins à travers les bois dans la propriété du Plessis, pour n'en citer que quelques-uns aux alentours de Beaupréau. Les propriétaires ont leurs bonnes raisons, telles que la responsabilité en cas d'accident impliquant un tiers sur leur propriété, les incivilités (dépôts de déchets, utilisation inappropriée d'engins, circulation de scooters, motos, chiens non tenus en laisse, etc.) et les dommages causés par une utilisation répétée (détériorations, creusements, etc.). Ces fermetures ont eu lieu avant l'adoption de la loi de février 2023*. On peut les lier à des changements de propriétaire. La relation entre les familles historiques et la population locale s'est affaiblie. La possession d'une propriété remarquable, par sa beauté, son étendue et sa nature, était autrefois considérée comme un privilège par les propriétaires qui n'hésitaient pas à la partager. Par exemple, la fermeture du parc du château du Plessis coïncide aussi avec le changement de statut de la commune de Gesté, passée d'une commune à une commune déléguée. Cette évolution a naturellement distendu les liens entre les élus et les propriétaires. De plus, les élus actuels sont moins nombreux par commune et moins impliqués dans l'entretien des sentiers, comme cela pourrait l'être pour leurs prédécesseurs, qui n'hésitaient pas à contribuer en taillant parfois les sentiers avec des sécateurs. Certains sites continuent de fonctionner selon un modèle ouvert, par le biais d'accords entre les communes et les propriétaires, comme c'est le cas au Parc de Chaudron en Mauges ou au parc de Beaupréau.